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Une petite histoire


C'était dans le temps où je travaillais encore avec ma précédente version de carillons, bien avant les Koshi. Par une agréable soirée d'été, je dînais sur une terrasse dans le centre historique de Céret. Située au pied des Pyrénées, c'est une charmante vieille ville d'art qui a abrité de nombreux grands artistes.

J'entrais dans une conversation amicale avec mon voisin de table. Il s'est intéressé à mon histoire de carillons. Étant architecte et donc assez à l'aise dans le domaine des proportions, des ratios et des relations d'espaces, il m'a demandé si j'avais déjà pensé à essayer de créer un carillon dans les proportions du Nombre d'Or.

C’était l’instant , j'étais sur le point d'être initié à une autre vision de la créativité.

Il poursuivit, me parlant du nombre irrationnel φ (phi), étant le résultat d'une équation mathématique qui définit les proportions uniques de deux longueurs, exprimant ainsi "une harmonie parfaite, la clé de la beauté".

Il peut avoir été utilisé dans l'architecture et l'art depuis plus de 4000 ans, ainsi que par les anciens Grecs. Certains disent que phi a été appliqué dans les calculs de certaines pyramides en Egypte. Léonardo da Vinci fait partie des quelques artistes italiens de la Renaissance à avoir utilisé ce concept mathématique. Plus récemment, certains architectes (Le Corbusier) et artistes ont consciemment appliqué le 'Nombre d'Or'.

"Regardez-y", a-t-il dit, "on ne sait jamais quelle influence cela peut avoir sur l'acoustique et la qualité sonore". Et cela a suffi pour me lancer dans une recherche.

La partie visuelle principale du carillon est le cylindre. Comme je n'ai trouvé aucune information sur l'application du nombre phi sur la forme de cylindre, j'ai demandé l'aide d'un passionné du nombre d'or que j'ai trouvé sur le web. Il n'avait jamais vu mes carillons, alors je lui ai donné la mesure du rayon du cylindre, en lui demandant quelle devrait être sa longueur afin de créer cette "harmonie parfaite".

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Sa réponse me donne encore des frissons. Le nombre qu'il me donnait était à un millimètre près, exactement la longueur des carillons que je fabriquais depuis des années. Une longueur qu'à l'origine j'ai simplement définie par intuition. C'était un grand pas dans ma confiance en l'intuition.

Je ne suis pas facilement croyant et j'évite les superstitions. Mais comment pouvais-je ignorer cette grande découverte lorsque je créai le carillon Koshi.
Voulant plus de volume acoustique, j'ai donc multiplié la longueur du cylindre par φ et j'ai appliqué ce même 'nombre d'or' sur d'autres proportions du carillon, y compris la forme en goutte du capteur de vent.
Et ainsi, le carillon Koshi a trouvé sa forme.

A propos de l'intuition, Blaise Pascal disait magnifiquement :

"Le cœur a ses raisons que la raison ne connaît point".